Lors de cet atelier d’étude de cas réunissant des praticiens en hypnose et PNL, un groupe s’est penché sur une situation complexe : une femme en transition, engagée dans une démarche de perte de poids médicalement encadrée, qui redoute de ne pas stabiliser ses progrès. Elle perçoit une fracture entre son esprit, convaincu de ses choix, et son corps, qu’elle juge déconnecté de cette intention. Cette dissociation, liée à un événement traumatique de jeunesse et amplifiée par des bouleversements récents dans sa vie, a suscité des échanges riches entre les participants, divisés en trois groupes, chacun proposant des pistes variées. Un débat animé sur les erreurs à éviter a également émergé, offrant des perspectives précieuses.
Le premier groupe a suggéré une approche axée sur la réassociation corps-esprit, sans toucher directement au passé traumatique, déjà pris en charge par un suivi psychologique. Ils ont proposé des exercices de visualisation, comme la technique des miroirs, où la cliente pourrait se voir sous un nouvel angle et traverser cette image pour intégrer son état actuel. Ils ont aussi envisagé des activités physiques simples pour l’aider à ressentir son corps en lien avec ses pensées, visant à ancrer la conviction que ses efforts sont bénéfiques. Cette approche douce mise sur l’idée de renforcer sa perception présente sans remuer les couches profondes du passé.
Le deuxième groupe, en revanche, a vu dans le trauma un élément central à considérer, même s’il ne s’agit pas de le traiter frontalement. Ils ont recommandé des techniques hypnotiques comme le changement de sous-modalités pour ajuster la façon dont elle perçoit ses sensations, ou une négociation entre parties pour réconcilier ses aspects internes en conflit. Ils ont également proposé des métaphores puissantes, telles que celle d’un territoire envahi par des intrus puis reconquis et apaisé, pour valider ce qu’elle a vécu et restaurer un sentiment de sécurité. Un travail sur l’identité a été évoqué, visant à dissocier son essence profonde des comportements passés, pour l’aider à se redéfinir.
Le troisième groupe a opté pour une stratégie progressive : d’abord explorer les mécanismes de protection nés du trauma, en les abordant via des métaphores (le corps comme une maison à sécuriser), puis utiliser des outils comme le recadrage en six points de la PNL pour transformer ces schémas. Ensuite, ils ont suggéré de travailler sur les limites corporelles – où commence et finit son espace personnel – avant de conclure par un accompagnement vers de nouveaux comportements, en harmonie avec toutes ses dimensions internes. Cette approche vise à construire une cohérence entre passé, présent et futur.
Ce qu’il ne faut pas faire
Le thérapeute ayant soumis ce cas à l’étude souhaitait identifier les écueils à éviter. Voici un aperçu des recommandations formulées par les participants pour guider son approche :
Les discussions sur ce qu’il ne faut pas faire ont été particulièrement riches et nuancées. Certains ont averti qu’il ne fallait pas réassocier corps et esprit trop rapidement, surtout si des émotions refoulées – colère, honte ou tristesse liées au trauma – risquaient de surgir sans que la cliente soit prête à les gérer. Une progression prudente, en établissant d’abord un cadre sécurisant via des métaphores ou des techniques douces, a été jugée cruciale pour éviter une déstabilisation. À l’opposé, d’autres ont mis en garde contre le fait de trop éviter le trauma par crainte excessive : si elle a traversé des années avec cette histoire, elle posséderait les ressources pour le revisiter, à condition d’utiliser les bons outils, comme survoler l’événement pour y apporter une ressource (sécurité, par exemple), sans le revivre pleinement. Ne pas craindre les émotions émergentes a été un point clé – les contourner pourrait freiner le processus, mais seulement si le praticien se sent compétent pour les accompagner ; sinon, il ne faut pas s’y aventurer. Un autre écueil serait de négliger la situation présente (un changement de vie récent) en se focalisant uniquement sur le passé, car cela risquerait de passer à côté d’un levier important. De même, imposer une vision extérieure – croire savoir mieux qu’elle ce dont elle a besoin – a été unanimement déconseillé, tout comme maintenir sa croyance initiale que son esprit décide et que son corps suit, au lieu de reconnaître les compétences propres du corps. Forcer une direction sans son accord constant a été souligné comme une erreur majeure, car cela rappellerait l’intrusion passée et briserait la confiance. Enfin, ne pas suivre son propre instinct de praticien ou aller contre ses compétences naturelles pourrait mener à une approche artificielle et inefficace. Chaque intervenant doit rester à l’écoute, respecter son rythme, s’appuyer sur ses forces et laisser l’inconscient de la cliente guider le processus dans un espace où elle conserve le contrôle. Cet atelier met en lumière la diversité des approches hypnotiques et l’importance d’une flexibilité éclairée, adaptée à la singularité de chaque cas.
Conclusion
En conclusion, cet atelier d’étude de cas démontre combien ces moments d’échange sont précieux pour progresser dans sa pratique de l’hypnose thérapeutique. Ils offrent une opportunité unique de confronter ses approches à celles d’autres praticiens, d’explorer des perspectives variées et d’enrichir son répertoire de techniques. En partageant idées, expériences et mises en garde, chacun repart avec de nouvelles pistes pour affiner son art, soulignant ainsi l’importance de ces rencontres pour évoluer et s’adapter aux besoins uniques de chaque client.