Mieux mémoriser avec l’hypnose

L’atelier animé par Marie-Milée Scherer, hypnopraticienne et fondatrice de l’HNES à Yverdon-les-Bains, a exploré les mécanismes de la mémoire et proposé des stratégies pratiques pour optimiser ses capacités de mémorisation, en intégrant des notions d’hypnose et d’auto-hypnose. Destiné à un public varié, incluant parents, étudiants et professionnels, cet atelier s’est articulé en trois temps : une introduction aux neurosciences de la mémoire, des techniques d’apprentissage illustrées par des exemples, et des exercices pratiques pour stimuler la restitution d’informations. À travers une approche passionnée et accessible, Marie a partagé son expertise, fruit d’un parcours riche alliant enseignement, sport, psychologie et neurosciences.

Dans la première partie, Marie a expliqué le fonctionnement de la mémoire, en s’appuyant sur des découvertes récentes en neurosciences. Elle a décrit le rôle clé de l’hippocampe et du cortex préfrontal dans la consolidation et la récupération des souvenirs, tout en introduisant les astrocytes, des cellules cérébrales en forme d’étoile qui soutiennent les neurones dans le stockage des informations. Elle a souligné que le cerveau trie naturellement les données, ce qui explique pourquoi certains souvenirs, comme les noms, s’effacent rapidement s’ils ne sont pas renforcés. La « courbe de l’oubli » a été abordée, illustrant la perte rapide d’informations (jusqu’à 80 % en 48 heures) sans répétition. Marie a également évoqué l’impact des émotions, du stress et des croyances limitantes sur la mémorisation, partageant des anecdotes personnelles, comme sa peur de développer Alzheimer en raison de l’histoire de son père, qui l’a poussée à étudier ces mécanismes. Elle a insisté sur la plasticité cérébrale, affirmant que l’apprentissage reste possible à tout âge avec des stimulations adaptées, comme la curiosité et l’attention.

La deuxième partie s’est concentrée sur des stratégies pour améliorer la mémorisation. Marie a proposé des méthodes exploitant les canaux visuels, auditifs et kinesthésiques, adaptées à différents profils d’apprenants. Elle a illustré ses propos avec un exercice impliquant une liste de mots à retenir, invitant les participants à créer une histoire cohérente pour renforcer les associations mentales. Cette approche, ludique et engageante, a permis de montrer comment le contexte et l’émotion facilitent l’ancrage des souvenirs. Elle a également abordé l’importance de la confiance en soi, expliquant que le doute peut saboter la restitution, tandis qu’une attitude positive renforce les performances. Des échanges avec les participants ont enrichi cette partie, notamment sur les blocages hérités de l’enfance, comme des phrases décourageantes de professeurs ou de parents, qui peuvent entraver l’apprentissage.

La troisième partie a mis les participants à l’épreuve avec des exercices pratiques, dont un basé sur le concept du « palais mental ». Cette technique consiste à associer des informations à des lieux familiers pour en faciliter la récupération. Marie a guidé une expérience collective où chacun a visualisé un parcours mental pour ancrer une histoire, renforçant l’idée que la répétition et l’imagination sont essentielles pour contourner la courbe de l’oubli. Une séance d’auto-hypnose a conclu l’atelier, permettant d’intégrer les apprentissages dans un état de détente favorisant la consolidation. Les participants ont été encouragés à appliquer ces outils dans leur quotidien, que ce soit pour retenir des noms, préparer un examen ou accompagner des enfants en difficulté scolaire.

L’atelier s’est terminé par un échange sur la motivation, notamment pour les jeunes réfractaires à certaines matières comme les mathématiques ou les langues. Marie a suggéré de relier ces apprentissages à des contextes pratiques ou culturels (séries, musique) pour susciter l’intérêt, tout en reconnaissant les limites face à un désintérêt profond.